A quoi reconnaît-on un rêve archétypal ?

 

Tout d’abord, il faut prendre conscience de sa qualité essentielle. Pouvez-vous relier ses images à votre vie ou bien éveillent-elles quelque chose de plus profondément enfoui en vous ? Dans ce cas, vous devez les étudier attentivement, à l’aide d’un dictionnaire des symboles.

Pour comprendre comment fonctionnent les archétypes, comparez les deux rêves suivants :  Dans l’un, vous êtes étouffé par une énorme araignée noire, dans l’autre, une femme très belle est assise entourée de fruits. Bien qu’ils paraissent très différents, ils partagent le même archétype : la figure maternelle. Dans le premier, la mère est une force  négative, une « veuve noire » mortelle qui étouffe toute expression créatrice. Dans le second, elle est figurée par Déméter, la déesse grecque de la Terre.

L’ombre (la part inconsciente de chacun) est un autre autre archétype jungien. Nous craignons tous cette part de nous mêmes et nous cherchons à la détruire, alors qu’elle peut nous apprendre beaucoup. Dans les rêves, l’ombre peut apparaître sous la forme d’un individu à la peau noire ou revêtu de haillons et le visage sage, d’un chien ou d’un poursuivant invisible. Ces rencontres nocturnes sont désagréables ou étranges. Mais, quelle que soit son apparence, l’ombre intervient pour vous faire prendre conscience d’un point important de votre inconscient.

L’inconscient collectif

Jung pensait que les images archétypales étaient partagées par l’humanité tout entière, qu’elles s’étendaient au-delà des frontières du temps et de l’espace et qu’elles s’étaient constituées, à l’origine de l’humanité, dans un creuset de souvenirs ancestraux qu’il appela l’inconscient collectif. C’est ainsi qu’une de ses patientes suisse rêva d’un scarabée doré (un insecte vénéré dans l’Egypte antique comme symbole du Soleil et la renaissance). Il put interpréter sa signification en conséquence. Curieusement, au moment même ou la patiente racontait son rêve, un petit cognement poussa Jung à ouvrir la fenêtre de son bureau : un scarabée très rare, mais proche parent du scarabée égyptien, pénétra dans la pièce !

Les coïncidences significatives

Par la suite, Jung expliqua ce fait comme étant un exemple de ce qu’il a appelé la synchronicité (ou coïncidences significatives). Il pensait que les thèmes archétypaux, tel celui e la renaissance, peuvent se manifester à la fois sur le plan mental et physique. Il était également persuadé que certains archétypes contiennent des messages valables pour l’humanité tout entière. Durant les mois qui précédèrent la Première Guerre Mondiale, il rêva de rivières de sang submergeant l’Europe. Que les théories de Jung soient justes ou non, il n’en demeure pas moins que le monde mystérieux des rêves archétypaux peut nous aider à comprendre des aspects de nous-mêmes dont nous ignorons jusqu’à l’existence.