Découvrez comment des rêves apparemment sans aucune signification comportent des indices essentiels sur le travail de l’inconscient

 

La plupart de nos rêves nous fournissent des informations sur notre vie à l’aide de signes, de symboles ou de jeux de mots aisément identifiables. Mais, parfois, des éléments très différents s’insinuent dans notre univers onirique. Nous faisons tous des rêves, ou des fragments de rêves, que nous n’arrivons pas à oublier.  Ils peuvent nous hanter pendant des jours, voire des années, sans que nous réussissions à déceler leur signification. Et pourtant, au plus profond de nous-mêmes, nous savons qu’ils cherchent à nous communiquer quelque chose. Alors que Sigmund Freud considérait ces images comme de simples « fragments archaïques », Gustav Jung leur attribua beaucoup plus d’importance. Les rêves archétypaux figurèrent très vite au centre de sa théorie sur le travail de l’inconscient. 

Le mot « archétype », qui vient du grec arkhé » (le principe, l’origine) et tupon (copie), suggère l’idée d’un modèle original à partir duquel sont réalisées des copies. Pour Jung, l’origine des rêves archétypaux est enfouie au fond de  l’âme humaine. Ils constituent les thèmes de base qui, dans les rêves, prennent la forme d’images très anciennes et proviennent de sources indépendantes de l’origine ou de l’éducation de l’individu. Ils semblent faire référence à une sorte de mémoire collective.

Jung le rêveur

Carl Gustav Jung (1875-1961), psychologue suisse, était d’accord  avec la théorie de Freud selon laquelle les rêves constituent  « la voie royale vers l’inconscient ». En revanche, il rejetait sa théorie sur le refoulement sexuel comme clé des névroses. Pour Jung, le besoin le plus profond de l’humanité réside dans une recherche spirituelle vers une intégrité symbolisée par un voyage vers le Moi.

Selon lui, ce voyage exige que nous nous détachions de l’emprise de notre Moi conscient pour prendre en compte des éléments enfouis au fond de notre inconscient. Il estimait que les rêves, loin de révéler des pulsions cachées, nous servent en fait à compenser ce qui nous manque dans la réalité, c’est en écoutant cette « voix intérieure » que nous pouvons acquérir un sentiment profond et personnel du sens véritable de la vie.

Jung approfondit ensuite sa théorie quand, psychanalyste, il découvrit que ses patients lui racontaient des rêves dont ils ne pouvaient rattacher les images à aucun élément réel. Lorsqu’il leur révélait les parallèles extraordinaires qui existaient entre ce qu’ils venaient de lui raconter et d' »anciens mythes remontant à des temps immémoriaux, ses patients, ignorant ces mythes, étaient étonnés et soulagés : leurs rêves revêtaient une signification.

Animus et Anima 

Un homme prisonnier de son anima ou une femme cherchant à libérer son animus enfoui ? Leur réunion symbolise la totalité du Moi.

Selon, Jung l’anima est la composante féminine inconsciente de la psyché de la femme. Jung pensait que nous pouvons projeter involontairement ces images archétypales sur ceux que nous rencontrons dans la réalité, en particulier sur l’être aimé. Ainsi, un homme dominateur, terrifié à l’idée d’affronter cette partie féminine de sa personnalité, peut projeter inconsciemment se peur sur sa femme, en la choisissant très féminine, passive et en la traitant mal. Si cet individu parvient à accepter son anima et à en percevoir l’aspect positif, sa relation avec sa partenaire s’améliorera. Dans les rêves, ces archétypes sont personnifiés par des personnages féminins et masculins. Les jeunes vierges, les sirènes séduisantes, les mères nourricières ou les vieilles sorcières symbolisent toute l’anima. Les chevaliers en armure, les meurtriers et les bêtes effrayantes représentent l’animus.

Les Contes de Fées

Jung et ses disciples explorèrent pendant de nombreuses années la signification archétypale des contes de fées dans les rêves. Selon eux, les histoires de sorcières et de nains, d’animaux bienfaisants, d’épreuves impossibles et, bien sûr, le mariage entre le prince et la princesse, sont très significatifs. La fin des contes de fées « ils se marièrent et vécurent heureux pendant très longtemps » équivaut, en termes jungiens, à la découverte d’une véritable conscience de soi. Avant cela, toutefois, il faut endurer et triompher de nombreuses épreuves. Souvent, le héros, ou l’héroïne, rencontre quelque créature féerique qui lui montre comme se libérer ou vaincre un être du sexe opposé pour voir s’accomplir le désir ou le souhait qui lui tient à cœur. Selon Jung, cela marque la venue à la conscience de l’animus ou de l’anima, ce qu’il considère comme une étape essentielle, primordiale même, dans le voyage vers le Moi.

Vous aussi pensez à nous raconter vos rêves !!!